vendredi 6 février 2015

Article de presse pour la Semaine du Microcrédit


Voici un article paru aujourd'hui dans l'Est Républicain, en page ''Région'' :
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/02/06/la-creation-d-entreprise-ouverte-aux-exclus-du-credit
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06/02/2015 à 05:00 

La création d’entreprise ouverte aux exclus du crédit

Julien Gunther dans sa microbrasserie « Grenaille » à Jarville-la-Malgrange. Photo ER 
Julien Gunther dans sa microbrasserie « Grenaille » à Jarville-la-Malgrange. Photo ER


Nancy. Julien Gunther a créé sa microbrasserie à Jarville-la-Malgrange (54) il y a 4 ans à la suite d’une longue période de chômage. Sans l’Adie (l’Association pour le droit à l’initiative économique), « rien n’aurait été possible », explique le jeune homme. A l’époque, Julien touche le RSA, n’a aucun apport personnel pouvant lui permettre de se lancer dans cette activité qui relève chez lui de la passion. Il a bien frappé à la porte de huit banques : « Huit refus », résume-t-il. Pas de quoi le décourager pour autant.

406 projets financés en 2014 en Lorraine

Sa bouée de sauvetage, Julien Gunther la trouvera auprès de l’Adie, pionnière du microcrédit depuis près de 25 ans. Sa détermination, sa capacité de travail feront le reste. Aujourd’hui, le jeune homme produit 12.000 litres (production 2014) de bière bio (blanche, ambrée, spéciales…), à la force du poignet. De la matière première qu’il va lui-même chercher, à la livraison en passant par le brassage à la main à l’ancienne, la mise en bouteille, l’étiquetage etc. le jeune homme fait tout, seul. Et son souci désormais est plus celui de la rupture de stock que de l’écoulement de sa production. Pas question pour autant de passer à l’automatisation. « Ce ne serait plus ma façon de penser la bière et le travail », confie le jeune homme.
Objectif 2015 pour Julien : « Produire 15.000 litres ». Un seuil qui va désormais lui permettre, au terme de 4 ans d’efforts, de pouvoir « vivre » de son labeur.
« Ce sont les compétences de Julien (Ndlr : une solide formation agricole) et sa motivation qui ont fait emporter le dossier », explique Line André, déléguée territoriale en charge du développement de l’Adie en Lorraine. L’association qui vient en aide à toutes les personnes exclues du crédit bancaire, que ce soit en raison de leur âge ou de leur situation socio-économique, accompagne les porteurs de projet de création de micro-entreprise en amont et en aval de cette création : étude de marché, emplacement, coûts etc..., puis suivi en moyenne de 20 mois après le lancement de l’activité.
L’Adie défend son rôle « dans la lutte contre le chômage », rappelle Line André. « L’objectif est d’aider des personnes à créer leur propre emploi, à sortir du RSA, des revenus sociaux, à devenir indépendante sur tous les plans ».
En 2014, l’Adie a accompagné 518 porteurs de projets de micro-entreprises dans la région. 406 ont été financés : « Hier, la difficulté était de faire naître l’idée que la création d’entreprise n’était pas réservée à une frange de la population. Aujourd’hui, il faut canaliser et faire comprendre qu’on ne peut pas créer n’importe quand, n’importe comment », observe Line André. Sous peine d’aller à la catastrophe.


Marie-Hélène VERNIER
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